Comptages hivernaux de chauves-souris dans le Loudunais

Participation aux comptages départementaux des chiroptères

Un partenariat avec Vienne Nature

Début février, Caroline POITEVIN et Pierre VINET ont dédié une journée de leur temps professionnel pour accompagner Vienne Nature dans sa mission de comptages hivernaux des chauves-souris. Au programme, visite de quatre cavités artificielles dans le secteur du Loudunais, au Nord-Ouest du département. Il s’agissait d’anciennes carrières d’extraction de calcaire et sites troglodytiques.

Le suivi était pilotée par Alice CHERON, chargée d’études chiroptères-faune à Vienne Nature. Roland RAIMOND, chiroptérologue amateur très engagé localement, était également de la partie. Le suivi a été effectué dans le strict respect des protocoles sanitaires, notamment celui de la SFEPM (Suivi des gîtes et Covid-19 – Recommandations à destination des chiroptérologues)

Pour des raisons de sécurité et d’organisation, les comptages mobilisent généralement quatre personnes.

Alice Chéron (Vienne Nature) en action !

Rhinolophe, es-tu là?

Le Poitou-Charentes accueille la 4ème population hibernante de Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) en France avec environ 7 000 individus. Un programme de recherche régional, coordonné par Poitou-Charentes Nature et Nature Environnement 17, a été lancé sur ce taxon. Les principaux objectifs sont de mieux connaître les échanges entre les colonies et les relations entre les sites d’été et d’hiver. Pour cela, une nouvelle technique d’étude a été mise en œuvre, le transpondage (système de marquage).

Les Grands Rhinolophes sont équipés à plusieurs périodes de l’année : à la sortie de l’hiver, après la mise bas et en transit automnal. Ils peuvent ainsi être contrôlés sur les sites de reproduction et d’hibernation grâce à des lecteurs manuels ou déportés qui vérifient la présence de transpondeurs. Cette technique permet d’étudier les mouvements des individus en période de mise bas, les dates d’arrivée et de départ de la colonie mais aussi le trajet parcouru entre les sites estivaux et hivernaux.

Contrôle d’un essaim de 130 Grands Rhinolophes. Deux étaient équipés d’un transpondeur.

Si le Grand Rhinolophe est plus particulièrement ciblé par ce programme régional, les comptages recensent l’ensemble des chauves-souris. Les cavités abritaient un nombre significatif de Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) et de Murin à moustaches (Myotis mystacinus). Plus ponctuellement, en fonction des cavités, on note la présence de Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), de Grand Murin (Myotis myotis), de Murin de Daubenton (Myotis daubentonii). On y rajoute l’observation d’une Pipistelle commune (Pipistrellus pipistrellus) et d’un Murin de Natterer (Myotis nattereri). Huit espèces pour cette journée de suivi !

Grand Rhinolophe jouant le rôle de « gardien ». Tous les éléments anthropiques sont les bienvenus pour se percher !

Au total, sur la journée de comptage, près de 500 individus auront été recensés. Six Grands Rhinolophes étaient équipés d’un transpondeur. L’analyse nous indiquera leur provenance, certainement des Deux-Sèvres, mais pourquoi pas des Pays-de-la-Loire voisins…

Archivage des deux transpondeurs par notre scribe du jour !

Une volonté d’être actifs dans le réseau naturaliste local

On cloisonne souvent le travail d’écologue en bureau d’études à celui en milieu associatif. Depuis sa création, Emberiza s’attache à garder une part active dans le réseau naturaliste local, en consacrant une partie de son chiffre d’affaires à des activités bénévoles. L’objectif est d’enrichir la connaissance naturaliste régionale, en travaillant de manière étroite avec les associations sur des projets, suivis ou programmes de recherche.

Cette activité se fait sur le temps de l’entreprise, et s’intègre dans le plan de charge général d’Emberiza. Par conséquent, il s’agit pour notre bureau d’études d’une mise à disposition de temps non facturable, et donc d’une part significative du chiffre d’affaires. Une volonté qui nous est chère : la préservation de notre biodiversité locale passe par une mobilisation de tous les acteurs.